Ce sont les études comme celle-ci qui révèlent les opportunités pour améliorer le bilan carbone des nouvelles mobilités et qui donnent aux collectivités les outils pour agir.

       par E.G, le 26 novembre 2019

Le bilan carbone des trottinettes électriques est plus élevé que celui des transports en commun

La société Arcadis vient de publier une étude sur l’impact environnement des trottinettes électriques à Paris. Leurs émissions de CO 2 seraient plus importantes que celles des transports en commun.

« Les trottinettes sont-elles vraiment vertes ? », se demande la société d’ingénierie et de conseil Arcadis. La société a mené une étude qui analyse le cycle de vie de la trottinette électrique , et affirme que « son utilisation, dans son mode d’exploitation actuel et sans plus d’encadrement par les pouvoirs publics, dégrade le bilan carbone des villes ».

L’étude évalue en effet à 105 grammes d’équivalent CO2 au kilomètre par passager, les émissions de gaz à effet de serre de la trottinette électrique. « Elle est beaucoup plus polluante que les transports publics et son bilan carbone se rapproche de celui de la voiture individuelle, en covoiturage », indique Arcadis. En comparaison, une voiture transportant trois personnes émet 111 gCO2eq/km, un bus hybride de la RATP émet 74,3 gCO2eq/km, et un bus électrique émet 21,7 gCO2eq/km (chiffres Ademe). A noter qu’une voiture autosoliste émet 253 gCO2eq/km.

Fabrication, transport et exploitation

Pour la trottinette électrique, « plus de la moitié de ce chiffre provient de la fabrication et du transport et plus d’un tiers de l’exploitation (collecte pour recharge) », précise Arcadis. Les émissions dues à la consommation électriques des batteries sont quant à elles marginales d’après cette étude.

Afin d’améliorer ce bilan carbone, Arcadis estime que les collectivités peuvent jouer sur trois leviers principaux : une plus grande exigence dans le cahier des charges sur la localisation de fabrication, l’allongement de la durée de vie des trottinettes et l’optimisation de leurs conditions d’exploitation, « par la suppression ou la limitation de la collecte pour recharge ou encore par l’utilisation de voitures électriques ou hybrides pour le ramassage », est-il précisé. Ces mesures permettraient selon la société d’ingénierie, de réduire l’impact kilométrique à environ 30 gCO2eq/km/passager.

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