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Excellente initiative de Fluicity qui apporte une réponse au besoin de mieux connecter les politiques avec les citoyens et Bottom-up en plus du Top-down.

Quand la smart city se rapproche des citoyens

par Claude Soula    –    

Quand la smart city se rapproche des citoyens

Cette semaine le « 8H30 », le Réveil digital d’Engie dont « l’Obs » est partenaire, était consacré à la ville intelligente. Comment se rapprocher des citoyens ? La start up Fluicity a apporté quelques réponses.

A quoi va ressembler la ville intelligente de demain ? Le concept est agité dans tous les sens depuis une dizaine d’années par les sociétés de technologie ou de services qui veulent les mettre en place, mais il reste loin du concret pour la plupart des citoyens. Engie, le groupe d’énergie issu de la fusion entre Suez et GDF, se positionne aussi sur ce marché, puisque demain, la distribution du gaz ou d’électricité sera intégrée dans la smart city.

Chez Engie, ce qui compte avant tout dans la « smart city », c’est l’aspect « connecté » de la ville. Ce qui la rend intelligente et communicante, c’est le fait qu’une plateforme conçue par les ingénieurs de la maison comme « Livin » fait communiquer entre eux les objets de la ville : les feux de signalisation, les lampadaires, les caméras de surveillance, voire les capteurs de surveillance de l’air, comme l’a demandé la ville italienne de Bari qui a confié à Engie la réalisation de son projet. Quand tout est en ordre de marche, et qu’on ajoute à cela une action via les modèles « 3D » de la ville mise au point par une société comme Siradel, on obtient une ville facile à diriger depuis une seule tour de contrôle.

Pour les citoyens, c’est l’assurance qu’en cas de problème majeur, la ville sera plus facile à répondre à une urgence. « On peut piloter tous les feux de signalisation à distance, les faire tous passer au vert pour accélérer les passages des pompiers par exemple », explique Vincent Vandeberge, le responsable de Livin chez Engie, qu’il a présenté lors de la matinale Smart and the City, du « réveil digital d’Engie », dont « l’Obs » était partenaire le 9 octobre. C’est aussi le risque de pouvoir contrôler de près la vie des habitants, via le réseau des caméras de surveillance, comme à Londres ou à Nice.

Le cas de Fluicity

Mais côté citoyen, cette smart City s’incarne aussi dans la participation à la vie de la cité, dont la start-up Fluicity est devenue la spécialiste. C’est une « solution d’engagement citoyen » comme la définit sa fondatrice Julie de Pimodan. « On définit des objectifs avec la commune : combien de gens veut-elle toucher ? Veut-elle créer une relation régulière ou pas avec ses administrés ? Veut-elle communiquer avec les citoyens ou attend-elle des citoyens des remarques et des propositions ? ». Autrement dit, dans le langage nouveau de l’économie numérique, la ville veut-elle faire du « Top down », proposer elle-même des choix, ou espère-t-elle du « Bottom up », des idées qui viennent de la base ?

Julie de Pimodan s’est lancée après avoir travaillé cinq ans au Moyen-Orient comme journaliste indépendante, puis autant d’années à la régie publicitaire de Google à comprendre comment devenir efficace dans le monde digital. Elle a eu un gros coup de pouce en recevant en 2015 le prix MIT des innovateurs de moins de 35 ans, qui récompense dix entreprises par an sur toute l’Europe. Repérée par Sébastien Lecornu, alors maire de Vernon et devenu depuis ministre de la Cohésion territoriale, en charge du grand débat participatif, où il a pu retrouver les idées qu’il avait appliquées à sa ville, ainsi que Delphine Bürkli, la maire – d’opposition LR, passée LREM- du 9ème arrondissement parisien. Ils ont été ses deux premiers clients : « Sébastien Lecornu nous a demandé une plate-forme indépendante pour toucher les gens de façon plus efficace dans sa commune, et actuellement, il peut ainsi communiquer avec 20 % des habitants sur la mise en place des pistes cyclables ou des boîtes à livre.

Delphine Bürkli voulait quant à elle savoir ce que voulaient ses administrés », explique Julie de Pimodan. Trois ans plus tard, 40 villes ou régions en France et en Belgique (Thionville, Tours, Nice Métropole, Carcassonne métropole, Perpignan, région Sud…) se sont abonnées à ses services. « Nous avons été aidés par les Gilets jaunes ! Les maires qui ne comprenaient pas quelle était notre utilité ont réalisé qu’il pouvait être utile d’être en contact avec sa population », dit-elle. C’est ainsi qu’elle compte aussi trouver son modèle économique, en aidant à améliorer le dialogue entre institutions et citoyens : elle loue son service de 500 à 3 000 euros par mois et après avoir levé 1,4 million auprès de ses premiers business angels, elle va annoncer une nouvelle levée de deux millions pour développer un peu plus son réseau. C’est aussi une façon de faire progresser la smart city dans les habitudes quotidiennes

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